samedi 17 mai 2008

Yelle en action avec ses Beats

Ce mardi 13 mai, les Nuits du Botanique accueillaient Julie Budet. Qui? Julie Budet alias Yelle, chanteuse d'électro-pop française qui s'est fait connaître en quelques mois dans les boîtes branchées de Paris, Londres, New York... Pour ceux qui ont émigré deux ans dans les fins fonds du Ladakh, sachez que la grande brunette s'est fait connaître en 2005, sur le Net, grâce à sa chanson Je veux te voir, réponse cinglante aux paroles machistes de certains groupes de rap, en particulier TTC et son chanteur Cuizinier. ("Cuizinier avec ton petit sexe entouré de poils roux, Je n'arrive pas a croire que tu puisses croire qu'on veuille de toi"). Un son électro-pop (en particulier dû au DJ GrandMarnier avec lequel elle collabore) et un ton provoc' qui font mouche: ses 2.000 écoutes en deux jours sur MySpace, ont été l'étincelle pour se faire repérer par les maisons de disque. En deux temps, trois mouvements, la Bretonne est propulsée en haut des hits parade et en profite pour sortir un album, Pop-Up, en septembre 2007. Elle collabore avec Michael Youn sur Parle à ma main, assure la première partie de Mika... Bref, une ascension fulgurante pour cette jeune femme de 25 ans à peine.

Son look 80's ne passe pas inaperçu dans un Hexagone un peu trop conformiste. Il n'y a d'ailleurs pas que dans la tenue vestimentaire que Yelle se raccroche aux années 80. Sa musique et ses paroles rappellent Elli Mederos, Etienne Daho, Lio. Elle a d'ailleurs repris avec succès le tube de l'époque A cause des garçons (du groupe du même nom) en 2007. Mais Yelle n'en est pas moins une fille de son temps, une féminité décomplexée qui ose parler de sexe sans rougir. Dans 85A, elle fait l' éloge des petits seins ("Pamela ne m'a jamais donné confiance en moi de ce côté-là. Heureusement que Jane Birkin a beaucoup plus de classe que ça.") alors que dans Mon meilleur ami, elle dévoile les avantages du godemiché ("Tu es tout petit, mon meilleur ami, je t'emmène avec moi partout où je suis. Je te parle comme à un homme doux et sensible, la seule chose qui m'agace est de changer les piles.").

Tout ça est bien joli, mais en live, Yelle, ça donne quoi? D'abord, un look pas possible, kitsch et fluo (qu'une large partie du public avait décidé de suivre). Ensuite, il faut avouer que la demoiselle en impose. Malgré son style de gentille petite fille tout-à-fait banale, Yelle sait comment déchaîner les foules. Hyper dynamique (les chansons se suivent sans pause), joviale, piquante, elle tire son public dans son univers. Bien entendu, mieux vaut ne pas essayer de réfléchir à la profondeur des paroles, qui ne parlent quasiment que de sexe. Les sons sont répétitifs, parfois trop, mais l'humour et l'énergie de la chanteuse attirent malgré tout. Comment ne pas sourire face à cette fille qui se moque d'elle, de ses amis et de la société? En début de concert, Yelle avait promis au public bruxellois de le faire danser et elle a réussi son pari haut la main. Une ambiance excellente, avec un final déchaîné, la salle entière sautant frénétiquement en chantant à tue-tête Je veux te voir dans un film pornographique, en action avec ta bite. Bon d'accord, ça ne vole pas très haut (vive le second degré) mais ça fait du bien quand même.

vendredi 9 mai 2008

Yelle en concert secret

Yyspace a lancé il y a quelques mois un concept intéressant: les Myspace Secret Shows. Le principe? Le réseau social crée une page sur laquelle une quinzaine d’artistes sont présents, et au fil des jours, fait monter le buzz: qui sera en concert (gratuit), où et quand? Dernier exemple en date, celui de Yelle. Le site a révélé il y a quelques jours que la sensation électro-pop du moment allait faire un Myspace Secret Show… reste maintenant à savoir où et quand! Elle est un peu comme ça, la vie de Julie Budet. Imprévisible, pleine de surprises. Son premier album, Pop-Up, lancé par un major cet automne (EMI, via Source), apparaît juste après que les médias français se soient entichés d'un nouveau phénomène: la tecktonik - TCK pour les intimes -, une marque de commerce déposée par un populaire after hour de la région parisienne (Metropolis) devenue une danse, puis un look. Et voilà Yelle associée, un peu malgré elle, à cette fulgurante mode. «C'est marrant, durant les concerts, il y a toujours dans la foule quelques danseurs tecktonik. Ces gens-là ont accroché sur un remix d'À cause des garçons, qui tournait pas mal dans les boîtes. Ensuite, ils ont découvert le reste de mon univers, mais c'est vrai que c'est différent de la musique sur laquelle ils aiment danser. Au départ, l'album n'était pas vraiment fait pour ce public-là»

lundi 5 mai 2008

Entrevue avec Yelle

Yelle? Mais oui, Yelle, celle-là qu'on entend chanter le vieux succès de Lio, À cause des garçons, dans une pub de téléphonie cellulaire sur nos ondes télévisuelles! «C'est vrai, ça tourne à la télé chez vous? Tu me l'apprends!» Elle est un peu comme ça, la vie de Julie Budet. Imprévisible, pleine de surprises. Son premier album, Pop-Up, lancé par un major cet automne (EMI, via Source), apparaît juste après que les médias français se soient entichés d'un nouveau phénomène: la tecktonik - TCK pour les intimes -, une marque de commerce déposée par un populaire after hour de la région parisienne (Metropolis) devenue une danse, puis un look. Et voilà Yelle associée, un peu malgré elle, à cette fulgurante mode.

«C'est marrant, durant les concerts, il y a toujours dans la foule quelques danseurs tecktonik. Ces gens-là ont accroché sur un remix d'À cause des garçons, qui tournait pas mal dans les boîtes. Ensuite, ils ont découvert le reste de mon univers, mais c'est vrai que c'est différent de la musique sur laquelle ils aiment danser. Au départ, l'album n'était pas vraiment fait pour ce public-là» «Le titre «chanteuse tecktonik» ne me convient pas vraiment - on a joué le jeu un moment, c'était amusant, mais je crois que c'est un peu réducteur ou, en tout cas, ça me met dans une cage que je ne voulais pas.»

Mais Yelle n'en est pas à sa première surprise. Sa toute jeune carrière a d'ailleurs débuté sur un drôle de concours de circonstances: l'émergence de MySpace, et du groupe TTC. Sa première maquette déposée sur la plate-forme de réseautage social s'intitule Short Dick Cuizi (renommée Je veux te voir sur l'album), une vanne envoyée au rappeur Cuizinier de TTC, alors sur toutes les lèvres grâce à son mixtape. «Sur le moment, lorsque Cuizinier et Teki (son cousin, membre de TTC, nommé dans la chanson) ont entendu le morceau, ils s'en sont balancés. Mais lorsque la chanson a eu un succès sur Internet, ça les a agacés. Mais il y a pas une volonté de blesser qui que ce soit, il faut le prendre au second degré. Je l'ai écrit parce que j'aimais l'idée qu'une fille réponde à Cuizinier sur le même ton que lui». La farce a duré assez longtemps pour que Yelle, secondée par ses habiles producteurs Grand Marnier et TEPR (qui l'accompagnent en tournée), décroche un contrat de disque avec la maison Source. Une dizaine de titres électropop accrocheurs à souhait, reprise de la lolita électro pop originale en prime.

Ce qui fait de Yelle une sorte de Lio aux prétentions vaguement féministes: «Ce n'était pas prévu, assure la chanteuse de 25 ans. Même si je ne me sens pas revendicatrice au point d'en faire un combat, j'ai envie d'aborder ce genre de sujets» qui la dépeignent comme une jeune femme indépendante, pleine d'humour et de cynisme, notamment envers les hommes. Preuve à l'appui, ce duo avec le groupe rap parodique Fatal Bazooka intitulé Parle à ma main, un des tubes de 2007 en France. Avec l'assurance d'une jeune vedette en pleine possession de ses moyens, Yelle part à la conquête de l'Amérique. Présentement au Danemark, sa tournée la mènera sur la côte Ouest (avec escale à San Francisco), Chicago, Toronto, Montréal, puis New York. «J'avais en tête un espèce de petit parcours classique: faire une maquette, approcher des labels, éventuellement monter un concert. Je ne m'étais jamais imaginé que ça puisse prendre cette tournure-là, complètement inattendue!»